Auteur : Dr. Melanie Badali, R.Psych.

Regarder les Jeux olympiques ne cesse de m'inspirer. Comme je suis psychologue et non athlète, je ne remarque pas forcément les mêmes choses que l'amateur de sport moyen. Bien que le physique des athlètes m'impressionne évidemment, c'est sur leur force mentale et leur résilience que je souhaite me pencher dans ce billet de blog.

Ce que j'aime dans les Jeux olympiques, c'est regarder les gens tomber. Je ne parle pas des chutes où un athlète se blesse - je n'aime pas ce genre de chute. Mais j'aime les chutes "normales". J'aime voir les meilleurs des meilleurs tomber et se relever. J'aime voir les meilleurs tomber et remporter une médaille d'or. C'est une source d'inspiration et un excellent rappel pour nous tous.

Il est facile de penser que le monde s'écroulera si nous "tombons" - si nous échouons, si nous sommes rejetés, si nous perdons. Si nous pensons ainsi, nous nous sentirons généralement anxieux à l'idée de tomber. Comme l'anxiété est un sentiment inconfortable et désagréable, nous pouvons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter de tomber. Le seul problème est que plus nous évitons de tomber, moins nous avons l'occasion d'apprendre à tomber et à nous relever. En réalité, personne n'aime tomber. Tomber n'est pas amusant. Mais ne pas atteindre son plein potentiel n'est pas drôle non plus. Si nous ne nous mettons pas au défi et ne prenons pas de risques, nous ne gagnerons jamais l'or - quelle que soit notre version personnelle de l'or.

Vivre avec l'anxiété est difficile. Prendre des risques peut être plus difficile pour les personnes anxieuses, car elles peuvent avoir tendance à surestimer la menace ou le danger et à sous-estimer leur capacité à y faire face.

Si nous voulons vivre pleinement notre vie - si nous voulons viser l'or - nous devons envisager d'affronter nos peurs et la perspective d'être confrontés à des plantes au cours du processus. Chaque athlète des Jeux olympiques a un ou deux (mille ?) échecs à son actif. L'apprentissage n'est pas toujours facile. Lorsque vous apprenez à gérer votre anxiété, il peut être utile de savoir qu'il y aura des hauts et des bas en cours de route.

Il n'est pas toujours facile de savoir par où commencer lorsqu'il s'agit de devenir un médaillé de la gestion de l'anxiété. On ne s'attendrait pas à ce qu'une personne soit capable de faire un salchow, un axel ou un lutz (sauts de patinage artistique) sans avoir d'abord appris à patiner. Il en va de même pour l'apprentissage de la gestion de l'anxiété : il faut commencer par les bases. Voici cinq conseils (un pour chaque anneau olympique) pour vous aider à progresser.

Conseil n° 1 : se renseigner sur l'anxiété

Anxiété Canada offre d'excellentes ressources pour les adultes et les jeunes.

Pour les adultes :
Anxiété 101 : Ce qu'il faut savoir sur l'anxiété
Anxiété 102 : Plus de faits sur l'anxiété

Pour les jeunes :
Anxiété 101

Conseil n° 2 : déterminez ce qu'est votre or

Il n'y a pas de baguette magique pour faire disparaître l'anxiété, mais pour un moment, faites comme si c'était le cas. Posez-vous la question suivante : "Si l'anxiété n'était pas un problème pour moi, que ferais-je ? Où serais-je ? Avec qui serais-je ?"

Le fait de déterminer ce que vous voulez accomplir et de visualiser vos objectifs peut vous aider à déterminer les peurs que vous devez affronter. Tous les athlètes n'arrivent pas aux Jeux olympiques et tous les olympiens ne remportent pas l'or, mais ils ont généralement le choix du sport qu'ils pratiquent. Pour tolérer un certain degré d'inconfort et d'anxiété, il est utile de réfléchir à ce qui est plus important pour vous que d'éviter l'anxiété. Réfléchissez à ce que vous voulez le plus. Quel est mon or ? Qu'est-ce qui a de la valeur pour moi ? Qu'est-ce qui vaut la peine d'être aimé ?

Une fois que vous avez déterminé ce que vous voulez faire, vous pouvez commencer à travailler pour y parvenir. Il faudra du temps, de la pratique et de la patience.

Conseil n° 3 : affrontez vos peurs et adoptez un comportement courageux

La recherche scientifique montre que l'"exposition" est l'un des moyens les plus efficaces de surmonter les peurs. L'exposition consiste à affronter ses peurs et à faire ce que l'on a évité.

Lorsque vous commencez à affronter vos peurs, vous remarquerez probablement que vous commencez à vous sentir plus anxieux. Vous vous surprendrez peut-être à penser : "Je ne veux pas être plus anxieux, je veux l'êtremoins ". C'est normal.

Lorsque l'on traite de l'anxiété, affronter ses peurs ou "s'exposer", c'est comme faire un investissement. Il faut parfois dépenser de l'argent pour en gagner. Ou, dans ce cas, vous pouvez vous sentir plus anxieux à court terme pour vous sentir moins anxieux à long terme. Vous pouvez utiliser cette connaissance comme motivation pour tolérer l'anxiété qui survient lorsque vous vous efforcez d'atteindre vos objectifs. Pensez aux Jeux olympiques : un patineur qui peut tomber en essayant un saut difficile peut quand même remporter la médaille d'or grâce à ses résultats d'ensemble. Les patineurs qui n'essaient jamais de sauts difficiles ne seront probablement pas en lice. Et les patineurs qui ne s'entraînent pas ne remportent pas l'or.

Donc, pratiquez, pratiquez, pratiquez un comportement courageux.

Conseil n° 4 : trouver un coach

Vous n'êtes pas obligé de vivre seul vos problèmes d'anxiété. Parlez-en à quelqu'un. Demandez de l'aide.

Tout comme il est utile pour les athlètes olympiques d'avoir des entraîneurs, il est bénéfique d'avoir l'aide d'un professionnel de la santé mentale qualifié pour vous aider à affronter vos peurs. Un thérapeute cognitivo-comportemental (TCC) qualifié pourra vous aider à acquérir les compétences nécessaires à l'"exposition", ce qui implique de dresser une liste des peurs, de diviser les choses en étapes plus petites, d'évaluer vos peurs, de construire une échelle des peurs et de monter l'échelle des peurs (affronter les peurs ou s'exposer), de pratiquer et de récompenser les comportements courageux (rappelez-vous que même aux Jeux olympiques, vous recevez des points pour les choses que vous avez bien faites, même si vous tombez ou si vous perdez). Malheureusement, tout le monde n'a pas accès à un expert en TCC. Bien qu'Anxiété Canada ne remplace pas l'aide d'un professionnel, Anxiété Canada offre des ressources qui peuvent vous aider à apprendre à affronter vos peurs.

Anxiété Canada offre de l'information sur la façon de faire de l'" exposition " ou d'affronter ses peurs pour les adultes (https://anxietycanada.com/adults/facing-your-fears-exposure) et les jeunes (http://youth.anxietycanada.com/facing-fears).

Ainsi, lorsque vous tombez (et nous tombons tous), rappelez-vous que même les meilleurs d'entre eux connaissent des hauts et des bas. Se préparer à la réussite, c'est aussi faire de la place à l'échec et à l'anxiété.

Conseil 5 : Attention aux "pièges de la pensée".

Les pièges à idées sont des types ou des schémas de pensées qui ont tendance à nous enfermer dans l'anxiété. Il est facile de tomber dans ces pièges. Par exemple, nous pouvons nous concentrer sur le "pire scénario" (exagérer la gravité d'une situation et notre incapacité à y faire face). Il est également facile de penser en termes extrêmes (tout ou rien) et de considérer que les choses sont soit parfaites, soit complètement ratées.

Tomber dans des pièges à idées sans s'en rendre compte peut rendre plus difficile le fait de se relever. Heureusement, il y a des choses que vous pouvez faire pour reconnaître les pièges à penser et y faire face. Pour en savoir plus sur les pièges à penser pour les adultes https://anxietycanada.com/parents/new-moms/thinking-flexibly/recognize-thinking-traps et pour les jeunes http://youth.anxietycanada.com/thinking-traps.

Le dernier athlète d'une course olympique est toujours un champion. La pire équipe des Jeux olympiques est composée des meilleurs athlètes de tout un pays. Vous pouvez être votre pire critique(alerte au piège de la pensée) ou vous pouvez être votre meilleur supporter. Lorsque vous vous efforcez d'atteindre vos objectifs en matière de gestion de l'anxiété, rappelez-vous que la route vers l'or est pavée de comportements courageux. Vous n'avez pas besoin d'être parfait. Vous n'avez pas à tout gagner. Continuez à travailler, continuez à apprendre et faites votre propre chemin.

Vous pouvez tomber et vous sentir anxieux ET viser l'or !

Dr. Melanie Badali, R.Psych.

Melanie Badali est psychologue agréée et certifiée en thérapie cognitivo-comportementale (CACBT-ACTCC). Elle siège au conseil d'administration d'Anxiété Canada et pratique à la North Shore Stress and Anxiety Clinic.